« Je ne vais plus au conflit, je l’aime trop pour ça »

Société inclusive

Date de rédaction :
16 mars 2013

« Jeanne a mis un nom sur les pertes de mémoire de son mari en 2008 », écrit Cécile Chambru, du Républicain lorrain. « J’ignorais tout de cette maladie. Le stage aux aidants m’a permis de comprendre. Même si j’ai encore du mal à admettre. Quand mon mari va mieux pendant un jour ou deux, je reprends espoir… » Un espoir nourri par cinquante-quatre années de vie commune. Mais l’époux chasseur, pêcheur, blagueur, s’est effacé derrière un malade qui ne parle plus, qui reste des heures à regarder la rue devant la fenêtre, qui ne sait plus où est la chambre ou la salle de bains dans la maison familiale. « Il faut le surveiller comme un bébé. C’est venu comme ça et puis voilà », soupire pudiquement Jeanne. Aujourd’hui, ses journées sont rythmées par les soins et l’attention à apporter à son mari. « Au début, je me rebellais. Je me disais qu’il le faisait exprès et on finissait par se disputer. Aujourd’hui, je respecte son état. Je ne vais plus au conflit. Je l’aime trop pour ça. » Dans environ un mois, trois fois par semaine, le mari de Jeanne bénéficiera d’un accueil de jour dans une structure spécialisée. « J’en profiterai surtout pour me reposer, et pour m’écouter un peu. » 

Le Républicain lorrain, 25 mars 2013.