Je n’ai rien oublié (Small world), de Bruno Chiche

Société inclusive

Date de rédaction :
16 avril 2011

Gérard Depardieu incarne un gardien de maison atteint de la maladie d’Alzheimer. Le film du réalisateur français Bruno Chiche, est une adaptation de Small World, roman de l’auteur zurichois Martin Suter. Pour Ghrania Adamo, de swissinfo.ch, « l’œuvre touche par son sujet mais pas par le jeu de l’acteur », et il manque « la part de fiel » de Martin Suter, « qui donne une épaisseur à son écriture ». Bruno Chiche s’en défend : « je ne fais pas une transposition exacte du roman. Ce qui m’intéresse, c’est la maladie d’Alzheimer de Conrad, cet effritement de la mémoire qui est tragique mais en même temps salvateur car il vous allège la vie et vous libère en quelque sorte. Je trouve que, sur ce plan-là, Martin Suter a fait un excellent travail. Il me rappelle de grands auteurs comme Thomas Mann et Thomas Bernhard. L’un et l’autre ont su donner, respectivement dans La Montagne magique et Le neveu de Wittgenstein, une saveur romanesque à une vie hors du temps, à un isolement provoqué par la maladie ». « Je suis moi-même très sensible à cette expérience de l’extrême que j’ai vécue assez longtemps dans un hôpital à la suite d’un accident, poursuit le cinéaste. J’ai donc relu à cette occasion Small World; c’est de là que m’est venue l’envie de le porter à l’écran». Bruno Chiche a choisi Gérard Depardieu « en raison de ce qu’il représente psychologiquement pour le rôle. Il est un peu cousin du héros, dans ce sens qu’il vit aujourd’hui dépouillé de toute forme d’ego. Pendant le tournage, il parlait beaucoup de la mort de son fils et de celle de quelques proches. Comme son personnage, Depardieu donnait l’impression de flotter entre deux mondes, le présent et le passé ».

www.swissinfo.ch,18 avril 2011.