Jardins, corps et âme (3)

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Date de rédaction :
01 mai 2010

A l’hôpital Simone-Veil d’Eaubonne (Val-d’Oise), les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer bénéficient d’un jardin thérapeutique offrant à la fois un support d’activités manuelles et de multiples stimulations sensorielles. Le paysagiste Olivier Munoz explique : « avant de travailler sur ce projet, je ne connaissais pas particulièrement la maladie d’Alzheimer. J’ai beaucoup échangé avec le personnel du service de gériatrie, j’ai assisté à des conférences, et je me suis intéressé aux jardins thérapeutiques. J’ai assez vite décidé que ce jardin devait être une ouverture sur l’extérieur. La maladie d’Alzheimer et l’hospitalisation sont déjà deux formes d’enfermement assez lourdes pour les patients. J’ai voulu créer un jardin dans lequel on pouvait circuler, ouvert sur le reste de l’hôpital. Le circonscrire à la terrasse aurait rajouté une bulle d’enfermement supplémentaire. Il a fallu ajuster les hauteurs des bacs de travail par rapport aux postures, tenir compte des difficultés de déplacement des personnes pour aller chercher l’eau ou les outils. C’est l’utilisation finale du site, plus que les enjeux spatiaux, qui a dicté le projet d’aménagement ». Les premiers à promouvoir le jardin sont les ergothérapeutes : la stimulation sensorielle -toucher la terre, rincer les outils, humer les fleurs, froisser les herbes aromatiques, goûter les tomates – réveille toute une mémoire autobiographique, et le résultat du travail accompli est valorisant, quand les fleurs éclosent, « pour des patients persuadés de n’être plus capables de rien ».

Direction(s), mai 2010.