Jardin thérapeutique Mars 2010
Échos d'ailleurs
Douze étudiants architectes paysagers de cinquième année, dans la classe de Bridget Belkacemi à l’Université de l’Etat de l’Iowa (Etats-Unis), ont créé, durant trois mois, un jardin thérapeutique pour des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer résidant au Presbyterian Village d’Ackley. Les administrateurs de l’établissement ont levé un financement de huit mille dollars (cinq mille huit cents euros) pour le projet. Au début du cours, en janvier, les étudiants ont élaboré un questionnaire à l’usage du personnel pour préciser les choix des éléments de paysage et les « déclencheurs de mémoire » (memory triggers). Ces éléments se référaient à des souvenirs d’enfance dans une communauté de fermiers originaire d’Allemagne. Les étudiants ont créé deux zones fonctionnelles dans un espace de onze mètres sur seize, comprenant un trottoir circulaire large de 2.4 mètres. L’une des zones est un jardin d’observation, comprenant un porche avec un treillis pour l’ombre, une rampe et des chaises amovibles. Les plantes de cette section ont été choisies pour attirer les oiseaux et les papillons. Il ya aura une mangeoire pour colibris et un nichoir au centre. Les plantes sont des déclencheurs de mémoire : hydrangeas, lilas, roses trémières et delphiniums. La seconde zone est un jardin de travail, avec outils et arrosoirs, des semis accessibles aux personnes en fauteuil roulant, une pompe à main et un vestiaire. Il y aura en saison des fruits à cueillir, des plants de maïs et de soja pour les fermiers, et un potager avec des tomates, des haricots, des betteraves et des petits pois. Les étudiants ont créé sous le portique de l’immeuble une zone de transition où les personnes malades peuvent mettre un chapeau et des gants, et s’habituer à la lumière extérieure. Le jardin est entouré par une colline et des plantes pleureuses (saules, spirées arbustives et forsythias), créant un espace clos. Des arbustes sont taillés en forme de main portant un arbre. Les étudiants architectes sont ravis de cette expérience : « nous avons appris la dimension humaine du jardin », dit Mary : « il faut penser aux souvenirs déclenchés par les plantes, à leur caractère comestible, aux questions de sécurité. C’est très intéressant ». Angela a été attirée par « l’idée que nous aidons et que ce que nous faisons va changer quelque chose, d’une certaine façon. Nous avons un rôle actif ».
www.alzheimerreadingroom.com, 8 mars 2010.