Italie : un programme pilote de dépistage du déficit cognitif léger

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Date de rédaction :
29 avril 2020

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le dépistage consiste à identifier de manière présomptive à l’aide de tests, d’examens ou d’autres techniques susceptibles d’une application rapide, les sujets atteints d’une maladie ou d’une anomalie passée jusque-là inaperçue. Les tests de dépistage doivent permettre de faire le partage entre les personnes apparemment en bonne santé mais qui sont probablement atteintes d’une maladie donnée et celles qui en sont probablement exemptes. Ils n’ont pas pour objet de poser un diagnostic. Les personnes pour lesquelles les résultats sont positifs ou douteux doivent être orientées vers leur médecin pour vérification du diagnostic et, si besoin est, pour la mise en place d’un traitement. Face au vieillissement de sa population et au déficit chronique de naissances qui en font le pays le plus âgé d’Europe (le deuxième au monde après le Japon), l’Italie a lancé un programme nommé Interceptor, pour identifier les personnes à haut risque pendant la période présymptomatique. Il y a 735 000 Italiens atteints de déficit cognitif léger, dont la moitié développera la maladie d’Alzheimer, explique le Pr Paolo Maria Rossini, neurologue à l’hôpital du Sacré-Cœur de Rome et coordonnateur du programme. Si de nouveaux médicaments efficaces arrivaient en 2025, les prescrire à un aussi grand nombre de patients serait synonyme de faillite du système de santé en deux ans, estime le chercheur. L’État a engagé 3.5 millions d’euros dans ce projet qui impliquera, durant un an, 400 patients volontaires âgés de 50 à 85 ans, présentant un déficit cognitif léger, dans cinq centres spécialisés dans le diagnostic de la maladie d’Alzheimer, a annoncé la ministre de la Santé Beatrice Lorenzin. Ils seront soumis à une série d’examens pour mettre au point le modèle de dépistage. « À terme, nous serons le premier pays au monde à disposer d’un tel dispositif avant l’annonce de la mise au point du premier médicament », se félicite le Pr Rossini.  

AFP, http://fr.canoe.ca/sante/nouvelles/archives/2017/12/20171206-115308.html, 6 décembre 2017.