Interventions non pharmacologiques : les pistes de recherche (4)
Échos d'ailleurs
Quelles pistes de recherches pour l’avenir ? Certains groupes de personnes apparaissent négligés : les personnes atteintes de maladies chroniques, d’incapacités sensorielles ou ne parlant pas la langue des évaluateurs, sont généralement exclues des études, et il existe encore peu d’interventions destinées à la vaste population des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer au stade sévère. Des recherches émergentes concernent les variables pouvant influencer la réponse (response mediators) : des facteurs pouvant être modifiés par l’intervention, pouvant être prédictifs d’une réponse (stress des aidants, connaissances, attitudes et croyances
concernant la démence). Une meilleure compréhension de ces facteurs prédictifs pourrait aider à sélectionner et optimiser les interventions selon les situations et les besoins individuels. La méthodologie de recherche constitue un défi majeur pour les interventions non pharmacologiques. Les interventions devraient être mieux décrites pour être plus facilement réplicables ; s’il n’est pas possible d’utiliser de placebo, car les conditions de l’intervention ne peuvent être cachées, il faut néanmoins imaginer des procédures d’évaluation en aveugle ; le « dosage » de chaque composant des interventions combinées et les effets différentiels prendront de l’importance en raison de leur impact sur le rapport coût/bénéfice ; il faudra prendre en compte davantage la « contamination » entre les groupes étudiés, ainsi que la motivation des thérapeutes, qui pourrait avoir un effet sur les résultats. Pour comparer différentes formes d’intervention, les experts estiment qu’il reste nécessaire d’avoir un groupe témoin représentant la pratique courante (usual care) avant que l’effet des interventions soit mieux établi. Aux premières étapes d’une intervention, des études modestes et moins coûteuses pourraient précéder les essais cliniques contrôlés et randomisés, ou pourraient devoir être acceptés comme la seule preuve possible pour guider un traitement pour des troubles rares mais très perturbateurs, pour lesquels il serait impossible de mener les essais cliniques en raison de la taille d’échantillon requise. La qualité de vie et les coûts devraient être systématiquement mesurés dans les essais.Les experts soulignent le manque d’essais cliniques contrôlés et randomisés à grande échelle pour les interventions largement utilisées, disposant d’un cadre théorique clairement défini, et délivrées à un coût relativement faible : la réminiscence, l’utilisation de la musique et l’exercice physique.
Olazarán J et al. Nonpharmacological Therapies in Alzheimer’s Disease: A Systematic Review of Efficacy. Dement Geriatr Cogn Disord 2010; 30(2):161-178. 10 septembre 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20838046. Vernooij-Dassen M et al. Psychosocial interventions for dementia patients in long-term care. Int Psychogeriatr, 3 septembre 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20813074.