Intervenir chez des personnes très dépendantes : la conscience professionnelle
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Pour le journaliste Xavier Czaja et René Raguénès, formateur dans l’aide à domicile, qui proposent un dossier sur ce thème dans Doc’domicile, « rester chez soi coûte très cher, et il n’y a pas de prise en charge complète des coûts. Généralement, dans un service d’aide à domicile, assez peu de personnes aidées sont lourdement dépendantes, mais celles-ci représentent beaucoup d’heures. » Plus la dépendance est lourde, plus la situation est complexe. Les intervenants à domicile doivent faire face à des difficultés psychologiques (responsabilité morale, difficulté d’assister à des dégradations) et physiques (lourdeur des actions de transfert…). « Les frontières entre le soin et l’aide non médicalisée sont quelque peu floues. Pour les aidants non professionnels qui participent au soutien des personnes fragilisées, l’épuisement peut entraîner des risques de maltraitance et de maladie. » Dans une étude de cas sur le sentiment de conscience professionnelle dans les situations de grande dépendance, René Raguénès rappelle deux définitions importantes : la conscience professionnelle est « le sentiment du travail fait selon les règles de l’intervention professionnelle au domicile » ; le lien d’attentions bienveillantes est un « attachement singulier de l’aide à domicile à la personne aidée, fondé sur la conviction personnelle de la qualité de son travail réalisé selon les règles de l’intervention aux domiciles ; l’écoute attentive et le partage de ce que la personne aidée veut montrer et dire de sa vie passée, présente et future ; l’existence d’émotions relatives aux liens entre personne aidée et aide à domicile. »
Doc’domicile, février-avril 2014.