Impact potentiel d’un hypothétique traitement

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 juin 2010

En l’absence de médicaments capables de modifier la progression de la maladie d’Alzheimer, les coûts totaux cumulés de prise en charge pourraient atteindre vingt mille milliards de dollars (seize mille milliards d’euros) en 2050. L’Association Alzheimer américaine publie un modèle économique réalisé par le cabinet d’études Lewin Group, décrivant la trajectoire actuelle de développement de la démence et deux trajectoires alternatives, hypothétiques, dans lesquelles des avancées scientifiques déboucheraient sur un traitement probant en 2015 (immunothérapie, association de médicaments ou modification des styles de vie), soit en retardant la survenue des symptômes, soit en ralentissant leur progression. Par rapport à l’évolution actuelle, retarder la survenue de la démence chez les Américains de soixante-cinq ans et plus diminuerait de 13.5 à 7.7 millions le nombre de personnes malades (-43%), et réduirait de quatre cent quarante-sept milliards de dollars les coûts totaux cumulés de prise en charge aux Etats-Unis pour l’ensemble des payeurs (-41%). Un traitement qui ralentirait la progression de la maladie conduirait à une augmentation du nombre de personnes malades, de 13.5 à 15.0 millions (+11%). La proportion de personnes au stade léger passerait de 23% à 59%, au stade modéré de 29% à 33% et au stade sévère de 48% à 8%. Les coûts totaux cumulés de prise en charge seraient réduits d’environ deux cents milliards de dollars par an (160 milliards d’euros) pour l’ensemble des payeurs (-18%). Pour l’association Alzheimer américaine, changer la trajectoire de la maladie ne peut passer que par un investissement massif dans la recherche biomédicale. « Ces projections du vieillissement rapide de la population et de l’augmentation spectaculaire du nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer dans les années à venir devraient accélérer l’action gouvernementale. Compte tenu de la magnitude et de l’impact de cette maladie, la réponse du gouvernement à cette crise émergente a été étonnamment négligente (stunningly neglectful) », selon Harry Johns, président de l’Association Alzheimer.

www.alz.org, www.reuters.com, Alzheimer’s Association. Changing the Trajectory of Alzheimer’s Disease : a National Imperative. 19 mai 2010.