Immigration : les migrants âgés (2)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
30 novembre 2011

Omar Samaoli, gérontologue et directeur de l’Observatoire gérontologique des migrations en France (OGMF), souligne les transformations opérées à l’intérieur des familles depuis une génération : il y a aujourd’hui des enfants de cinquante ans, qui sont nés et ont toujours vécu en France, qui se demandent « comment ils vont s’emparer de la vieillesse de leurs parents ». La recherche de solutions efficaces a été parasitée par l’incertitude : faut-il partir de la condition de travailleur immigré ou de celle de personne âgée. « On ne peut pas bâtir de politique à l’adresse de ces citoyens vieillissants en continuant à ne les observer que comme des pièces rapportées, sans légitimité dans l’Hexagone », déclare-t-il.

Selon une enquête de 2008 du Comité national des retraités et personnes âgées auprès de quarante-cinq départements totalisant plus de 60% de la population immigrée âgée de soixante-cinq ans et plus, seuls neuf Conseils généraux abordaient la question des immigrés vieillissants dans leur schéma gérontologique. Au niveau des établissements, Nadège Bartkowiak, directrice de l’EHPAD de Bourdeilles (Dordogne), estime que l’ouverture à la diversification des publics n’est pas insurmontable, et qu’il s’agit davantage d’une ouverture d’esprit et de formation des équipes que de révolution des pratiques : « l’essentiel est que nous nous adaptions, nous, aux besoins des personnes accueillies et non pas elles à ce que nous savons faire ». Elle appelle les acteurs de l’immigration et ceux de la gérontologie à « combattre leurs représentations mutuellement négatives ».

Actualités sociales hebdomadaires, 25 novembre 2011.