Imagerie cérébrale : améliorer le rapport de l’entourage familial au malade (3)

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Date de rédaction :
16 février 2012

Pour Pierre Le Coz, professeur de philosophie au département des sciences humaines de la Faculté de médecine de Marseille et vice-président du CCNE, « les connaissances que nous dispense l’exploration du cerveau sont curatives en un autre sens. Elles contribuent à améliorer le rapport de l’entourage familial au malade. Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, par exemple, le fait de montrer sur une image à des aidants ou des proches, une coupe longitudinale d’un cerveau atteint d’une maladie d’Alzheimer et de la comparer à celle d’un cerveau normal peut avoir des effets bienfaiteurs immédiats. Soudainement, les proches comprennent que leur interprétation du comportement de cette personne atteinte de la maladie d’Alzheimer était erronée. Ils pensaient qu’elle faisait « semblant » de ne pas comprendre ce qu’on lui disait, qu’elle y mettait de la « mauvaise volonté ».  Grâce aux savoirs des neurosciences et à l’usage de l’imagerie cérébrale, les interprétations fausses, purement subjectives, sont réduites à néant. Une prise de conscience s’opère soudainement. Ainsi, paradoxalement, la déshumanisation d’autrui peut humaniser notre relation avec lui. L’objectivation est au service de la restauration d’une intersubjectivité débarrassée de ses a priori erronés ». 

Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques. Document provisoire. Rapport sur l’impact et les enjeux des nouvelles technologies d’exploration et de thérapie du cerveau. 7 mars 2012. www.assemblee-nationale.fr/13/cr-oecst/rapport_cerveau_provisoire.pdf (texte intégral).