« Il répète cent fois la même chose »

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
13 juin 2015

« Souvenirs ressassés, évocations serinées, rabâchage et radotage agacent l’entourage », écrit Pauline Grichia dans les Cahiers de la FNADEPA (Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour les personnes âgées). « Certaines personnes sont si abîmées par la vieillesse, si éprouvées dans leur santé que, chez elles, ne subsistent plus que des îlots de communication. Le radotage de fragments de récits, la constante répétition de phrases identiques, d’exclamations parfois hors de propos, de questions ou de simples mots, sont les seuls vestiges de ce besoin vital de communiquer. L’entourage s’en irrite et c’est compréhensible. Répondre constamment aux mêmes questions énerve. Et il y a de quoi avoir des doutes sur sa capacité à réconforter son vieux parent. Nous ne pouvons que répondre à ces personnes, leur sourire, caresser un jour, prendre une main, accompagner quelques pas, bras dessus, bras dessous, ou nous asseoir auprès d’elles. Ces relations sont efficaces : notre présence montre la réalité de notre sollicitude. La chaleur humaine est le soin le plus pertinent pour dire à ces personnes désemparées qui veulent, comme les autres êtres reconnues : “oui, vous êtes des vivants”. »

Cahiers de la FNADEPA, juin 2015. Article original : Presse Seniors, 17 octobre 2014.