Hôtellerie de luxe médicalisée : une alternative concurrente à la maison de retraite ?
Société inclusive
« Situé en front de mer, entre les remparts de la médina et la plage de sable fin de la station, sur un terrain de plus de 2.5 hectares… » : cette publicité n’est pas celle d’un hôtel dans un catalogue d’agence de voyage, mais celle d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, qui doit ouvrir en octobre à Hammamet (Tunisie). Depuis la révolution du Jasmin de 2010-2011 et les attentats de 2015, le nombre de touristes européens a diminué de moitié. La société Carthagea a eu l’idée de convertir les grands hôtels désertés en « résidences médicalisées pour personnes dépendantes et spécialisées dans le traitement (sic) de la maladie d’Alzheimer », associant les services d’un hôtel cinq étoiles à ceux d’un EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) classique ». Les prestations comprennent un ratio personnel/résident (1.5 professionnel, dont un soignant, par résident, contre 0.7 professionnel par résident en France), un service de sécurité, un accès à la piscine et à la plage de sable fin, un centre d’hémodialyse, des caméras Internet dans chacune des 240 chambres pour communiquer avec la famille… Le reste à charge de 99 euros/jour au Saphir Palace de Hammamet est à comparer à celui observé en France : 61 euros/jour en province et 82 euros/jour en Ile-de-France. « Même si les prestations offertes seront certainement de qualité – sur le plan hôtelier certainement ; pour la prise en soin la question de la formation et des pratiques mérite d’être posée, de même que celle de l’éloignement des aidants… -, nos concitoyens âgés se laisseront-ils séduire ? », s’interroge Raphaëlle Murignieux, d’Agevillage.