Hospitalisation à domicile Mars 2012
Droit des personnes malades
L’hospitalisation à domicile peine à s’imposer dans le paysage sanitaire français et connaît d’importantes difficultés financières. Selon une enquête interne de la Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile (FNEHAD), 38% des établissements d’HAD étaient en déficit en 2010. Ce mode de prise en charge reste fragile. Selon Interactions, sa reconnaissance et son avenir dépendent étroitement de sa coopération avec les autres acteurs de soins, notamment les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) et les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Le continuum de soins et la collaboration de personnels de SSIAD au profit des patients dont l’état nécessite l’HAD, sont les deux grands défis à relever. « Un patient âgé, malade chronique connaissant des phases plus ou moins aigües, devrait pouvoir passer du SSIAD à l’HAD dès que son état l’exige, tout en gardant le même aide-soignant s’il le souhaite », explique Olivier Paul, délégué national de la FNEHAD. Mais plusieurs obstacles nuisent aujourd’hui à cette coordination : le cadre juridique actuel ne permet pas aux personnels de SSIAD et d’HAD d’intervenir conjointement auprès d’un même patient, sauf à appliquer, au cas par cas, un dispositif complexe de « mise à disposition à but non lucratif » de personnels de SSIAD au profit de l’HAD. Un projet de convention dite « d’intervention conjointe », élaboré par la FNEHAD, l’UNA (Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles), l’ADMR (Union nationale du service à la personne) et les fédérations de SSIAD a été présenté aux pouvoirs publics en 2009 et est resté sans suite.
Interactions, Février 2012.