Homicide Juillet 2010

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 juillet 2010

La cour d’assises du Nord à Douai a condamné Anicette Borderon à huit ans de réclusion pour le meurtre de son mari, tué à Lomme (Nord) en mai 2008. La cour a reconnu l’intention de tuer mais a tenu compte du contexte. La diffusion de l’enregistrement de son appel au Samu, au soir du meurtre, a fait très forte impression sur les jurés. Alors que Jean Borderon, alcoolique et atteint de la maladie d’Alzheimer, est censé agoniser à ses côtés, on entend une voix calme, posée, qui tranche avec l’angoisse qui habiterait n’importe quelle épouse inquiète du sort d’un mari en danger de mort. Pour l’avocat général, le passage à l’acte a été facilité par cette « rancoeur refoulée » qui s’est « libérée d’un seul coup sous forme de coups ; la scène n’est pas une pulsion, mais la répétition de violences froides ». le ministère public avait réclamé quinze ans de réclusion pour cette personne « dangereuse ». L’avocat de la défense, Me Jean-Luc Tigroudja, mettant en avant les souffrances endurées par Anicette Borderon, a estimé qu’elle a avant tout cherché à aider son mari. « Elle a supporté son incontinence, son alcoolisme, ses reproches, sans jamais obtenir de reconnaissance, mais sans jamais l’abandonner ».

www.nordeclair.fr, 21 juin 2010.