Histoire naturelle des syndromes démentiels (1)

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Date de rédaction :
01 février 2010

Le Professeur Régis Gonthier, du service de gérontologie clinique du CHU de Saint-Etienne, propose, en une vingtaine de pages une auto-formation sur l’histoire naturelle des syndromes démentiels. Les démences débutent souvent de manière insidieuse et s’expriment cliniquement sur une longue période de vie. La vitesse d’atteinte des fonctions cognitives, différente selon le type de maladie sous-jacente, est influencée par de nombreux facteurs (niveau socio-culturel, comorbidité, modalités thérapeutiques, troubles de la personnalité…). Au stade débutant, les premiers symptômes significatifs sont repérés par les proches, car ils perturbent la vie psychique et la vie quotidienne de la personne malade. Pour Régis Gonthier, le médecin de famille est souvent en décalage dans la prise en compte de la maladie, soit parce qu’il comprend mal l’utilité du diagnostic pour une maladie incurable, soit parce qu’il juge le repérage de la maladie non prioritaire par rapport à la co-morbidité (insuffisance cardiaque, diabète…) ou du grand âge. Au stade modéré, le tableau est plus complet, les troubles de la mémoire à court terme et à long terme sont associés à une altération de la pensée abstraite, du jugement, du langage, de la réalisation des tâches motrices, de la reconnaissance, de la personnalité et du comportement. Au stade sévère, les troubles du comportement sont constants et très divers. Leur moment de survenue est fonction de la personnalité prémorbide et de l’environnement. Ils sont en général moins bien tolérés que les trouble cognitifs et motivent la plupart des entrées en établissement d’hébergement. L’entourage familial peut majorer ou minorer les difficultés par un mauvais décodage des symptômes, une culpabilité, une surprotection, une réponse mal adaptée vécue comme agressive, les difficultés culminant en situation de crise. Au stade terminal, le confort de la personne malade et le contrôle de la douleur sont la priorité, et le savoir-faire du personnel est essentiel pour éviter l’escalade thérapeutique, prendre en charge les troubles du comportement, et maintenir le contact avec les familles.

La Revue de Gériatrie. Gontier R. Histoire naturelle des syndromes démentiels. Janvier 2010.