Histoire de la prise en charge institutionnelle des personnes atteintes de démence

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Date de rédaction :
28 mars 2017

La sociologue britannique Emily Andrews explique comment les personnes âgées pauvres vivant avec une démence en sont venues à entrer en institution au Royaume-Uni sous le règne de la reine Victoria (1837-1901). « Ces personnes étaient admises dans des asiles pour lunatiques, des workhouses [littéralement “maisons de travail”, des hospices à vocation d’assistance sociale] et des “foyers de bienfaisance ” (charitable homes). Admises, mais non bienvenues : les personnes dites alors “séniles” constituaient alors, pour les administrations sanitaires et sociales de l’époque, une “catégorie résiduelle perpétuelle” (perpetual classificatory residuum). « Ces personnes étaient jugées trop faibles et trop passives pour adhérer aux normes de la vie en asile, et avec des troubles du comportement trop importants pour se conformer à celles des hospices et des foyers. Dans toutes ces institutions, les personnes âgées atteintes de démence étaient représentées comme un fardeau pour lequel il n’y avait pas de solution, des décennies avant que la “société du vieillissement” devienne une réalité démographique. »

Andrews ES. Institutionalising senile dementia in 19th-century Britain. Sociol Health Illn, février2017. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28177142.