Heures blanches, de Niels Arestrup
Société inclusive
Pour le Festival de théâtre NAVA (Nouveaux auteurs en vallée de l’Aude), à l’abbaye de Saint-Hilaire, près de Limoux, le comédien et dramaturge Niels Arestrup a écrit Heures blanches, une histoire d’amour entre une comédienne (Maria Laborie) et un généticien (Michel Aumont), « deux êtres qui volent à la maladie d’Alzheimer les derniers instants que leur accordera la vie », écrit La Dépêche du Midi. Pour Armelle Héliot, du Figaro, la maladie d’Alzheimer est un thème difficile. « On suit le parcours de deux personnages, une femme, un homme, confrontés à cette catastrophe qu’est la perte de la mémoire, de la conscience, de la relation à soi-même. Deux autres personnages, un jeune médecin et une infirmière attentive, nous permettent de saisir la progression du mal et les pensées des êtres en souffrance ». Ce texte est « mis en scène avec finesse, sens des rythmes, délicates audaces, par Fabian Chappuis qui a planté quelques coquelicots sur la pelouse charnue du cloître. En un ballet d’ouverture, les jeunes interprètes transportent tables et chaises, un piano a été installé près du bassin central. Tout tient au jeu très profond du quatuor. Isabelle Le Nouvel, belle, fine, juste, est la jeune infirmière qui s’inquiète des deux patients. Laurent d’Olce est le jeune médecin qui tente de comprendre et de faire comprendre au savant ce qui advient. Il est parfait dans cette autorité vacillante devant le désarroi du grand généticien. Maria Laborit, femme en souffrance, digne et pudique, est parfaite. Michel Aumont incarne la lucidité et la révolte de celui qui a tant étudié, tant cherché et se voit happé par le mystère d’une maladie qui résiste et dont on ignore les chemins. Tour à tour abandonné et rétif, doux et très en colère, Michel Aumont fascine par la subtilité profonde de son jeu. Nous reparlerons de la pièce même et de ses créateurs. Elle est intéressante. Niels Arestrup a cherché la manière dont rendre compte de l’indicible et donne une belle épaisseur humaine à tous les personnages, sans jamais être démonstratif ».
www.ladepeche.fr, 22 juillet 2010. blog.lefigaro.fr, 26 juillet 2010.