Harcèlement cognitif

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
15 février 2013

Philippe Crone, animateur et formateur, ancien responsable d’’un accueil de jour Alzheimer, s’insurge contre le « discours soi-disant thérapeutique » qui selon lui entoure les activités de stimulation cognitive. Il estime que « l’intérêt de ces activités n’est pas la stimulation cognitive mais tout simplement le plaisir d’être ensemble et qu’un jeu de mémoire n’a d’intérêt que le plaisir partagé ». L’altération des capacités cognitives perturbe l’aptitude à l’analyse et à se projeter au-delà de quelques secondes, ce qui transforme les personnes atteintes de ces pathologies cognitives en éponge sensorielle. Leur vie n’est guidée que par leurs émotions, sans analyse, sans calcul, sans raisonnement, juste le ressenti positif ou négatif d’une ambiance qui leur dit que la vie est lieu de plaisir ou d’enfer. Puisque notre mission est de les accompagner à vivre le mieux possible, arrêtons de les harceler de stimulation cognitive et acceptons cette seule certitude, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ressentent les émotions, fonctionnent aux émotions, vivent avec les émotions. Alors faisons des émotions un outil d’accompagnement. Acceptons de ne plus être des savants et devenons des professionnels de l’humanité. Parlons bien-être, plaisir, « zenitude » : une personne atteinte de la malade Alzheimer qui n’angoisse pas est quelqu’un qui vit bien. Et tant que les chercheurs ne trouvent pas, un peu d’humilité, contentons-nous de l’aider à vivre le mieux possible.

Oui, arrêtons le harcèlement pseudo médical ! »

www.agevillagepro.com, 11 mars 2013.