Grand âge, culture organisationnelle et qualité des soins (6)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 mai 2010

Pour le Dr Jean-Claude Henrard, gérontologue, conseiller technique au secrétariat d’Etat chargé des Aînés et au ministère de la Santé et des sports, membre du Haut conseil de la santé publique, plutôt que de construire des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, il vaudrait mieux construire des logements individuels proposant des services collectifs d’aide, et former des personnels, notamment pour l’aide à domicile. Selon lui, « le plan Borloo est une escroquerie. Seules 10% des aides à domicile sont formées. Dans l’ensemble, ces personnes sont peu nombreuses, mal payées et exercent peu d’heures par semaine. D’où des hospitalisations répétées et injustifiées, faute de prise en charge en amont ». Selon lui, des gains substantiels pourraient être réalisés en réorganisant la prise en charge des personnes dépendantes en évitant à la fois les inégalités entre ceux qui paient des impôts et les autres, et les hospitalisations. « Face à la multiplicité des intervenants autour des personnes aidées, il s’agit de mettre en oeuvre des mesures facilitant la coordination entre les intervenants professionnels et familiaux, et les liens avec les établissements d’hébergement et de soins », estime le Professeur Henrard. Selon lui, « les médecins généralistes ne sont peut-être pas les personnes les mieux placées pour coordonner ces parcours de soins. Ces derniers n’ont, en effet, aucune légitimité car ils ont une vision médicale et non médico-sociale. La coordination doit être prise en charge par des professionnels à cheval entre les deux secteurs, tels que les infirmiers, les psychothérapeutes et les ergothérapeutes ».

Direction(s), mai 2010.