Gestionnaire de cas : débuts difficiles (1)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
16 juillet 2013

« En 2009, l’arrivée des gestionnaires de cas, ces bras armés de la politique d’intégration portée par les MAIA (maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer) , avait suscité beaucoup d’espoirs. Quatre ans après, force est de constater la résistance des professionnels du terrain à déléguer leurs responsabilités, le manque d’implication des pouvoirs publics et la dilution du message de l’intégration », observe Michel Paquet, d’Actualités sociales hebdomadaires. « Dans la prise en charge des situations complexes, ils sont venus combler un vide laissé par les autres professionnels intervenant dans un rôle de coordination classique », explique Marie-Aline Bloch, directrice de la recherche et de l’innovation pédagogique à l’EHESP (Ecole des hautes études en santé publique). Selon elle, aucune des formes de coordination inventées dans les deux ou trois dernières décennies – coordinations gérontologiques, centres locaux d’information et de coordination gérontologique (CLIC), réseaux gérontologiques, réseaux de santé gériatrique – n’a eu une taille critique suffisante pour s’imposer. « Depuis 2005, vingt-cinq rapports et autant de lois, de décrets, d’arrêtés sont sortis sans parvenir à établir une vision d’ensemble ou une hiérarchie dans la kyrielle d’acteurs mandatés pour coordonner. Tous ces dispositifs, créés dans un souci de simplification du système, n’ont fait que se superposer », constate-t-elle. Le positionnement du gestionnaire de cas français intrigue un grand nombre d’observateurs. «Placer un intervenant au centre d’un dispositif en réseau en le chargeant de suivre au plus près l’évolution des situations supposerait qu’il soit reconnu sur l’ensemble des interventions qu’il prétend coordonner », commente Claude Martin, directeur de recherche à la chaire « social care-lien social et santé » de l’École des hautes études en santé publique (EHESP). 

Actualités sociales hebdomadaires, 12 juillet 2013.