Framing et reframing : communiquer autrement sur la maladie d’Alzheimer, de Baldwin Van Gorp et Tom Vercruysse – Fondation Roi Baudouin (1)

Société inclusive

Date de rédaction :
25 mars 2011

Pour la Fondation Roi Baudouin, la réalité peut sembler fort différente selon la perspective, le cadre de référence, l’angle d’approche. La représentation sociale actuelle influence fortement la qualité de vie des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et de leurs proches. Le regard négatif que leur jette le reste de la société devient une partie de leur problème. Pour l’instant, c’est le « modèle de la perte », avec diverses nuances avec toutes les conséquences qui en résultent. Une analyse systématique et inductive réalisée par le professeur Baldwin Van Gorp et Tom Vercruysse, du centre pour la culture média et les technologies de communication de l’Université catholique de Louvain (KU Leuven), examine comment faire émerger une image plus nuancée de ces pathologies grâce au concept de framing. L’un des enjeux est de faire réapparaître l’être humain devant la maladie et de permettre aux malades de participer plus longtemps à la vie sociale. Le framing s’efforce de fournir une description correcte et aisément compréhensible de concepts ou de problèmes difficiles ou délicats. Il se sert pour cela de valeurs, de métaphores et d’images qui ont trait à notre connaissance quotidienne de la manière dont le monde fonctionne. 

Les chercheurs ont dressé l’inventaire des modèles explicatifs de la maladie d’Alzheimer et se sont demandé quels étaient les frames en vigueur dans les médias par rapport à la démence. Ils ont ensuite recherché des counterframes (contre-cadres) qui ouvrent de nouvelles perspectives de communication. Ils ont aussi étudié quelles idées et conceptions se dissimulent derrière ces représentations, comment elles sont traduites en mots ou en images, quel est leur fondement moral et quelles en sont les conséquences. Ensuite, lors d’un week-end, différents acteurs concernés ont été interrogés sur les représentations alternatives (counterframes) et invités à imaginer concrètement de nouvelles images. Finalement, une enquête d’opinion, menée auprès d’un échantillon représentatif de mille Belges, a également permis d’étudier quels frames peuvent être utilisés dans la communication afin de rendre le thème plus compréhensible auprès du grand public, mais aussi pour l’amener à jeter un autre regard sur la maladie d’Alzheimer.

Van Gorp B et Vercruysse T. Framing et reframing : communiquer autrement sur la maladie d’Alzheimer. Mars 2011. Bruxelles : Fondation Roi Baudouin.  80 p. ISBN 978-2-87212-634-7. www.kbs-frb.be/publication.aspx?id=277380&LangType=2060 (texte intégral).