Flore, de Jean-Albert Lièvre (2)
Société inclusive
« Jean-Albert Lièvre ne s’est pas résolu à la fatalité d’un anéantissement qui trop habituellement impose ses règles et son inhumanité », écrit Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale à l’Université Paris-Sud. « Dans un acte d’amour ultime et de compassion, il a mobilisé tous le moyens à sa portée afin de proposer un autre destin à sa mère enfermée dans les dédales et l’obscurité d’un monde sans horizon » : « il ne s’agit pas seulement de démontrer qu’un environnement aimant, attentionné et compétent contribue à défier la maladie et à inverser les logiques. Mais aussi de donner à comprendre que le regard que l’on porte sur l’autre, trop souvent relégué dans l’exil d’une maladie assimilée à la démence, contribue à retrouver le chemin d’une créativité dont on ne soupçonne pas toutes les ressources. » Pour le philosophe, « Flore impose à tous une réflexion politique urgente : quelle sollicitude témoigne-t-on aujourd’hui à ces femmes et à ces hommes plus vulnérables que d’autres car entravés dans leur autonomie ? Doit-on renoncer, par négligence, faute d’y accorder l’attention nécessaire et des financements ajustés aux besoins, aux valeurs d’humanité et de justice qui fondent l’idée de démocratie ? Une concertation s’impose aujourd’hui afin d’inventer ensemble une société qui reconnaisse enfin sa juste place à la personne affectée par la maladie d’Alzheimer comme à ses proches. Flore apporte au débat un témoignage indispensable. »
www.happinessdistribution.com, 20 août 2014.