Fiscalité : les retraités sont-ils avantagés ? (1)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 septembre 2012

Taxer davantage les retraités aisés pour financer la dépendance ? Jusqu’ici, le débat était tabou dans le monde politique, compte tenu du poids électoral des seniors, explique Samuel Laurent, du Monde.  Les quinze millions de retraités, dont les revenus sont garantis, n’ont pas subi la crise avec la même violence que les actifs, et au fil des ans, leur revenu a progressé plus rapidement que ceux des autres catégories de la société : la tranche d’âge entre soixante-cinq et soixante-quinze ans  dispose désormais d’un revenu disponible supérieur à la tranche d’âge entre vingt-cinq et trente-cinq ans. Les retraités bénéficient d’avantages que les actifs n’ont pas : près de douze milliards d’euros, selon la Cour des comptes. Resté longtemps ambigu sur le sujet, le premier ministre Jean-Marc Ayrault avait préparé le terrain à un alignement du taux de CSG (contribution sociale généralisée) des retraités imposables sur celui des actifs, au nom de la « solidarité intergénérationnelle ». Aujourd’hui, les retraités s’acquittent de trois taux de CSG différents : nul pour les revenus les plus faibles, 3.8% pour les revenus intermédiaires et 6.6% pour les retraités soumis à impôt sur le revenu (la moitié d’entre eux). Ce taux de 6.6% est inférieur à celui appliqué aux revenus des actifs (7.5%). Un alignement du taux des retraités sur celui des actifs rapporterait 1.2 milliards d’euros, selon la Cour des comptes. Cette recette permettrait par exemple de diminuer le reste à charge des personnes âgées en établissement d’hébergement. Si le gouvernement a fermement démenti tout projet d’augmentation de la CSG avant 2014, c’est la contribution solidarité autonomie qui va pour l’instant être mise en œuvre.

Le Monde, 17 septembre 2012. Les Echos, 20 septembre 2012. AFP, Les Echos, 28 septembre 2012.