Financement de la dépendance : qu'en pensent les syndicats ? Janvier 2010
Droit des personnes malades
Claude Bernard, de l’Union nationale des retraités et personnes âgées (UNRPA), défend la solidarité nationale, qui n’est « ni la charité ni l’assistance ». « L’autonomie doit être maintenue par des mesures de prévention et restaurée lorsqu’elle n’est plus assurée, en considérant qu’il n’y a pas d’irréversibilité définitive de l’autonomie à la dépendance ». Il considère que « l’aide aux aidants est une mesure favorable aux personnes dépendantes et aussi à ceux et à celles qui accompagnent en diminuant leur mortalité ». « Quelle part aura le financement public dans le temps ? », s’interroge-t-il. Il redoute les hausses d’impôts, nationaux et locaux, et affirme que « les malades paieront pour leur dépendance ». Patrick Kanner, président de l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (UNCCAS), inquiet du silence sur la réforme du cinquième risque, a engagé une réflexion prospective sur les politiques d’accompagnement du vieillissement dans les trente ans à venir. Emmanuel Verny, directeur général de l’UNA (Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles), qui a engagé une procédure de redressement judiciaire pour son siège parisien, parle d’ « extrême tension » et attend de Nora Berra, secrétaire d’Etat aux Aînés, une réforme d’envergure : si le système de financement ne fait pas rapidement l’objet d’une refonte concrète et pérenne, de plus en plus de services fermeront leurs portes, laissant de côté de nombreux bénéficiaires pour continuer à vivre à domicile, et des salariés au chômage, prévient-il. Pour Claude Jarry, président de la FNADEPA, « le secteur des personnes âgées est en déroute », et « le décalage entre les annonces gouvernementales et leur vécu rend incompréhensibles les politiques vieillesse ».
Décideurs en gérontologie, décembre 2009.