Fin de vie : un double devoir de non-abandon et de non-souffrance
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« Malraux disait que toute civilisation est hantée par ce qu’elle pense de la mort. Elle peut être aussi jugée à la façon dont elle traite ses membres les plus vulnérables, ceux qui vont mourir », écrit Jean Leonetti, député des Alpes-Maritimes, qui vient de rédiger avec le député socialiste Alain Claeys un rapport et une proposition de loi créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie. « La loi française prône le “non-abandon”, la “non-souffrance” et interdit l’acharnement thérapeutique. Comme le propose le rapport Sicard, commençons par l’appliquer, cela soulagerait bien des malades et des familles. N’oublions pas que (….) la demande de mort n’est jamais motivée par autre chose que l’abandon et la souffrance. » L’Assemblée nationale a adopté la proposition de loi à une large majorité (436 pour, 34 contre et 83 abstentions) en première lecture. L’amendement sur une « aide active médicalisée à mourir » proposé par le député socialiste du Rhône Jean-Louis Touraine et signé par cent vingt députés du groupe socialiste, avait été rejeté par quatre-vingt-neuf voix contre soixante-dix. Il ne faut « pas brusquer la société française », avait déclaré Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, pour appeler au rejet de cet amendement.
Leonetti J. Loi sur la fin de vie : quelles évolutions possibles ? Actualité et dossier en santé publique 2014 ; 89 : 52-53. www.hcsp.fr/explore.cgi/Adsp?clef=146. Décembre 2014. www.lefigaro.fr, 12 mars 2015. Assemblée nationale. Claeys A et Leonetti J. Proposition de loi créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie, n° 2512, 11 mars 2014. www.assemblee-nationale.fr/14/ta-pdf/2585-p.pdf. Actualités sociales hebdomadaires, 17 mars 2015.