Fin de vie : les réactions à l’avis du Comité national consultatif d’éthique (3)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
16 juin 2013

Pour Vincent Leclercq, médecin enseignant la bioéthique à l’Institut catholique de Paris, « le CCNE s’est refusé à donner une réponse simple à des situations complexes ». Qu’attend-il d’un vaste débat public sur le sujet ? « Les Français ont besoin d’être rassurés sur la maladie, la fin de vie et la mort », répond-il. « Un tel débat leur permettrait de mieux s’approprier la loi et d’entrer dans la réflexion collective à laquelle le CCNE nous invite. Le droit à la sédation continue apporterait l’assurance de ne pas être dépossédé de sa mort, alors même que cette crainte est à la source de bien des demandes d’euthanasie. Le débat ne porterait plus sur l’euthanasie, mais sur notre capacité, comme société, à accompagner l’imprévisible de certaines fins de vie ». Le nouveau droit à la sédation continue en phase terminale risque-t-il d’être une étape vers l’euthanasie ? interroge Céline Hoyeau, de La Croix. « Non », répond Vincent Leclercq. « Cela reste un geste d’accompagnement, y compris dans l’échec de la médecine à prolonger la vie ou à soulager la souffrance. Cette disposition évite une loi qui autoriserait l’euthanasie sans plus maintenir la distinction, certes toujours inconfortable, entre “laisser mourir”, comme l’entend la loi Leonetti, et “faire mourir” : “Laisser mourir” est une démarche plus complexe que le “faire mourir”, mais c’est justement en s’affrontant à cette complexité qu’on honore la singularité de chaque fin de vie », explique-t-il.

La Croix, 1er juillet 2013.