Fin de vie : c’est l’avis de la personne malade qui importe

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
08 juillet 2011

En matière d’euthanasie, interdite en France, la frontière peut être fragile entre ce qu’autorise la loi et le désir du médecin de soulager au mieux les patients en fin de vie, comme vient de le rappeler l’affaire d’un médecin de Bayonne, explique le Dr Jean-Marc La Piana, de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs. Pour Régis Aubry, chef du département douleur et soins palliatifs du CHU de Besançon (Doubs) et président de l’Observatoire national de fin de vie, « c’est l’avis de la personne malade qui importe » : « donner la mort à une personne malade qui ne le demande pas est un homicide, mais jusqu’à preuve du contraire, ce médecin bénéficie de la présomption d’innocence. Mettre délibérément fin à la vie d’une personne à sa demande est très différent du fait de mettre délibérément fin à la vie d’une personne sans sa demande. Dans ce second cas, cela revient à décider pour autrui du sens ou de la valeur de la vie. Au-delà de l’actualité, ce qui me frappe, ce sont les difficultés des soignants et des médecins et leur solitude face aux souffrances du patient ». Régis Aubry rappelle les avancées de la loi Leonetti de 2005, qui met en avant l’avis de la personne malade. « c’est un changement important : nous passons du médecin paternaliste au patient citoyen. Si celui-ci en fait la demande, les soignants doivent limiter ou cesser tout traitement jugé déraisonnable. Lorsque la personne n’est pas en état de donner un avis circonstancié, il y a une discussion collégiale avec l’équipe de soins, la famille, la personne de confiance désignée par le malade, sur la base des souhaits qu’il avait auparavant exprimés. Mais six ans après sa promulgation, ce texte n’est pas bien connu, pas bien expliqué aux familles ni aux soignants ».

www.agevillagepro.com, 14 août 2011. Libération, 13 août 2011.