Faut-il faire suivre les patients fugueurs ? Octobre 2008

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 octobre 2008

Une enquête de l’INSEE montre que cent vingt mille personnes vivant en établissement n’ont pas le droit de sortir et que cent mille ne sortent en aucun cas, sans que l’on puisse savoir s’il s’agit d’une interdiction ou d’une difficulté liée à la personne. Les résidents qui échappent ponctuellement à la vigilance des soignants sont, pour ces derniers, sources d’une double inquiétude : la sécurité des personnes malades et leur propre responsabilité. D’où la tentation d’un rétrécissement de l’espace de liberté, voire de la contention physique ou chimique. Mais le débat entre liberté et sécurité est sans doute trop schématique : le danger mortel d’une fugue est bien réel, la jurisprudence tend à privilégier la responsabilité des établissements plutôt que celle des soignants. Toute fugue est singulière, recherche d’un ailleurs, oscillation entre un passé et un présent, quête peut-être d’un giron maternel fantasmé. Plutôt que de suivre, au sens spatial, les patients fugueurs, il conviendrait de les suivre au sens thérapeutique, c’est-à-dire, d’apprendre à connaître leur histoire personnelle, à comprendre le sens de leur errance.

Les Cahiers de la FNADEPA , Marie-Aimée Chambe, septembre 2008.