Faut-il continuer à investir dans la recherche pharmaceutique ? (2)
Échos d'ailleurs
NeuroInvestment, un cabinet d’analyse financière de Cardiff (Pays de Galles), analyse cent quatre-vingt programmes de développement pharmaceutique menés par cent dix laboratoires. Les financiers écrivent : « il reste difficile d’abandonner l’illusion que nous connaissons les mécanismes de la maladie d’Alzheimer. La relation entre la protéine amyloïde et la maladie d’Alzheimer, qui a été l’aiguillon de milliers de subventions de recherche, est beaucoup plus complexe que ce qui a été affiché. Jamais les neurosciences n’ont accueilli un modèle explicatif aussi tôt et avec autant de ferveur, avec aussi peu à montrer ». La revue de septembre passe en revue les « coûteuses erreurs passées et présentes dans la quête d’un traitement de la maladie d’Alzheimer. Le modèle amyloïde n’est pas totalement discrédité, mais les données des essais cliniques chez l’homme ne fournissent qu’une compréhension très incomplète de son rôle et de la difficulté de cibler la protéine amyloïde sans effets indésirables. D’autres approches potentiellement utiles s’étiolent, telles les stratégies d’inhibition de la sécrétase, les résultats de l’essai clinique de phase III de semagecestat montrant un impact délétère sur le fonctionnement dans la vie quotidienne. Une recalibration d’un portefeuille complet de molécules à développer pour la maladie d’Alzheimer s’impose, ce qui ouvre la porte à des stratégies utilisant d’autres mécanismes d’action, ciblés sur tau, les chélateurs métalliques et la stimulation de la neurotrophine par exemple. L’objectif de traitement de la maladie d’Alzheimer pourrait aussi être revu complètement : il pourrait être aussi utile, et plus viable au plan de la sécurité, de maintenir les capacités fonctionnelles le plus longtemps possible dans la vie que de poursuivre le but insaisissable (elusive) de modifier la maladie ». Les financiers abordent aussi le champ émergent (nascent area) des biomarqueurs de la maladie d’Alzheimer et estiment que ceux-ci ne sont pas encore prêts pour l’utilisation en pratique médicale courante.
www.alzheimersreadingroom.com, 4 septembre 2010. Comtex, Marketwire, 1er septembre 2010.