Faire tomber les murs

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
22 septembre 2015

Quelles solutions imaginer pour que les établissements d’accueil soient des lieux où l’on vit, où l’on poursuit son histoire avec d’autres résidents, et en interaction avec le monde extérieur ? Pour Kevin Charras, responsable des interventions psychosociales de terrain à la Fondation Médéric Alzheimer, « on doit se poser la question de l’adaptation au handicap cognitif des résidents pour préserver leur autonomie. » C’est ce que propose le programme Eval’zheimer©, mis en place par la Fondation avec le soutien des caisses de retraite complémentaires AGIRC-ARCCO. « Dans ce programme, l’environnement devient un support pour l’accompagnement quotidien des personnes malades : l’architecture se veut un outil à la disposition des professionnels. » Il s’agit donc d’aménager l’espace de manière à ce qu’il reflète le mode de vie des usagers. Il faut offrir une diversité d’usages à l’instar du domicile. En tenant compte du passé des résidents, mais aussi de l’évolution de leurs préférences, l’établissement est conçu comme un espace domestique et non pas comme un espace collectif institutionnel. Comme à la maison, chacun peut ici exprimer ses goûts et participer aux choix des meubles et de la décoration. « L’objectif est de reproduire des repères familiers significatifs pour tout un chacun. Il faut que la personne “habite” ce lieu, qu’elle puisse se l’approprier, l’investir totalement en y trouvant la réponse à ses propres besoins. » Le résultat est immédiatement appréciable : les habitants gagnent en autonomie. Ils retrouvent la liberté d’aller et venir à leur guise, le plaisir de recevoir leur famille pour préparer et partager ensemble un repas, un moment de lecture, une promenade. Les professionnels sont moins omniprésents, le poids de la collectivité moins lourd. Marion Villez, responsable du pôle Initiatives locales de la Fondation, rappelle « qu’il faut de la même manière porter une attention particulière aux espaces extérieurs, faire tomber les murs. L’établissement d’accueil n’est pas un lieu d’enfermement : chacun doit pouvoir en sortir. » Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, comme les autres résidents, doivent pouvoir se sentir partie prenante de la vie de quartier, du village, de la communauté, dans lesquels s’inscrit l’établissement d’accueil.

Vivre ensemble la maladie d’Alzheimer. Miret S (coord.). Lettre d’information n°2, septembre 2015. Paris : Fondation Médéric Alzheimer. Septembre 2015.