Faire avec et faire pour

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 septembre 2009

Le care, synonyme de sollicitude, de souci de l’autre et de prendre soin, était le thème d’un colloque organisé en juin par le groupe de protection sociale Aprionis. Pour Claire Etourneau, de Soins Gérontologie, dans la conception du « bien soigner », le care soignant (faire avec) n’est pas en continuité avec le care domestique (faire pour). Bien des malentendus pourraient être levés si les conflits entre familles et soignants pouvaient être analysés en terme de travail et de conception différenciée de celui-ci : « et si, en place d’une relation de donneur d’ordre, s’établissait une écoute de la parole des familles pour créer des conditions de confiance et de coopération ? » s’interroge-t-elle.
Pour Sara Rotondo, consultante au cabinet Brigitte Croff Conseil et associés, « la mixité de l’aide renvoie à la question de savoir comment se définissent à une époque donnée et dans une société donnée les tâches qui relèvent de la famille et celles qui relèvent de l’Etat. Les profonds changement sociaux et démographiques que connaissent nos sociétés (entrée massive des femmes sur le marché du travail, vieillissement des familles, augmentation des familles monoparentales et réduction du nombre d’enfants, mobilité accrue des personnes sur le territoire…) entraînent une remise en cause du modèle d’une prise en charge strictement privée sous peine d’épuiser les familles et d’isoler les personnes fragiles.
Ce problème de définition du rôle de l’aidant, derrière lequel se cache la reconnaissance du travail de « care » effectué par les familles et la valeur que notre société lui confère, pose aussi le problème du comptage de cette catégorie « aidant familial ». On compterait en 2008 3.7 millions d’aidants familiaux en France, dont quinze mille susceptibles de bénéficier du congé de soutien familial mis en place en 2007, selon le ministère du Travail, des affaires sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville. Outre-Manche, une enquête de l’association Carers UK estimait à six millions le nombre d’aidants informels en 2007 (dont trois millions ont un emploi), et la valeur de l’aide informelle 92 milliards d’euros par an (représentant la valeur de l’aide équivalente qui aurait été apportée par des professionnels).

Soins Gérontologie, septembre-octobre 2009. Newsletter n°11,Brigitte Croff Conseils et associés, septembre 2009.