Facteurs de risque : œstrogènes et diabète
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Une étude française, menée par l’équipe de Pierre-Yves Scarabin, du centre d’épidémiologie et santé des populations de Villejuif (INSERM UMR-S 1018), portant sur 5 644 femmes âgées de soixante-cinq ans et plus, suivies pendant quatre ans, montre qu’un niveau élevé d’œstradiol endogène (E2) est associé à un risque de démence multiplié par 2. Chez les femmes ménopausées diabétiques, le risque est multiplié par 14. Cette population peut être considérée à très haut risque de développer une démence. Pourtant, plusieurs études récentes montrent que de hauts niveaux d’œstrogènes avant l’âge de soixante-cinq ans réduisent le risque de démence. Il existerait une « fenêtre critique » pour la thérapie hormonale avant soixante-cinq ans, selon Sam Gandy, directeur associé du centre de recherche Alzheimer Mount Sinai de New York (Etats-Unis). Les nouvelles données françaises suggèrent-elles d’arrêter l’hormonothérapie substitutive chez les femmes au-dessus de cet âge ? « Avant de faire des recommandations, nous avons besoin d’essais cliniques », souligne Sam Gandy. Pierre-Yves Scarabin suggère que les femmes présentant à la fois un niveau élevé d’œstradiol endogène et un diabète constitueraient « une bonne cible pour de futurs essais de prévention » de la démence.
Carcaillon L et al. High plasma estradiol interacts with diabetes on risk of dementia in older postmenopausal women. Neurology 2014; 82(6):504-511. 11 février 2014. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24477111.