Facteurs de risque : nouvelles données épidémiologiques
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L’équipe du Professeur Henry Brodaty, du centre de recherche collaborative sur la démence de l’Université de Nouvelle-Galles-du-Sud à Sydney (Australie), a suivi pendant six ans un millier de personnes âgées de soixante-dix à quatre-vingt-dix ans, non atteintes de démence, vivant à domicile, et recrutées aléatoirement à partir des listes électorales. La prévalence globale du déficit cognitif léger (MCI) à l’inclusion est de 36.7%. Les facteurs de risque pour le déficit cognitif léger sont la présence de la mutation APOEε4 dans les gènes de l’apolipoprotéine E, un niveau élevé d’homocystéine, une maladie cardiaque, un déficit d’identification des odeurs, une faible acuité visuelle, une faible activité mentale. Des différences notables sont observées selon l’âge et le sexe. Les symptômes neuropsychiatriques sont rares ; la dépression est le symptôme le plus commun et est associée au déficit cognitif et à la survenue d’une démence dans les deux ans. Le déficit cognitif léger est aussi associé à une perte des capacités fonctionnelles faisant le plus appel à la cognition. Des biomarqueurs du déficit et du déclin cognitif ont été identifiés : les marqueurs de l’inflammation et les niveaux plasmatiques d’apolipoprotéine [un transporteur du cholestérol]sont associés à une baisse des performances de l’attention ou de la vitesse de traitement des informations. De nouveaux biomarqueurs du déclin cognitif précoce ont été identifiés : les lésions de la matière blanche, l’intégrité de la matière blanche, la morphologie des sillons cérébraux (sulcus) et des faisceaux de fibres neuronales (tractographie). Une désactivation plus forte du cortex postéro-médian avec des anomalies des zones de la mémoire en IRM fonctionnelle sont des facteurs prédictifs d’un déclin cognitif futur.
Tsang RS et al. Sydney Memory and Ageing Study: An epidemiological cohort study of brain ageing and dementia. Int Rev Psychiatry 2013; 25(6): 711-725. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24423224.