Expériences musicales en ergothérapie (2)

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Date de rédaction :
01 décembre 2010

« Notre corps est un véritable orchestre : rythme cardiaque, rythme respiratoire, circulatoire. Si l’on choisit des morceaux qui se rapprochent de notre propre rythme, nous irons vers l’apaisement. Si inversement ils sont plus rapides, ils nous dynamiseront, mais s’ils sont trop rapides ou trop lents, ils pourraient devenir stressants. Les groupes de percussion permettent à chacun de trouver son propre rythme. Sur un support musical, certains battront les temps forts, d’autres pulseront tous les temps. Il s’avère que les rythmes binaires ou ternaires, constants sur le morceau, apaisent. Les rythmes syncopés sont plus dynamisants mais difficiles à maîtriser », explique S. Blondel. Mme T., atteinte d’une démence de type Alzheimer, témoigne : « Ah ! oui, cette salle je l’aime bien, on est bien ». Pourtant, elle a de grosses difficultés tant dans le domaine corporel que dans le domaine rythmique, mais elle participe à tous les ateliers : percussion, Tai chi chuan, danses, écoute musicale classique, jeux musicaux. Tous ces ateliers l’aident à trouver les mots justes pour communiquer. Et quand ceux-ci ne veulent pas sortir, S. Blondel fait un petit jeu. Ainsi, Mme T. aime dire « ça c’est beau ! », mais souvent elle bégaie : « ça, ça, ça », et le reste ne vient pas. « Pour l’aider, je commence par une phrase rythmique que je brise par un autre rythme », explique l’ergothérapeute. « Par exemple : 1, 2, 3, 4, 5 avec l’apparition inattendue du 4, 5 plus rapide et plus rapprochée qui fait émerger le « c’est beau ! » : cela fonctionne neuf fois sur dix et amuse beaucoup Mme T. ».

Animagines 64 : 11-15. Décembre 2010