Exil économique et culturel
Société inclusive
La société suisse Vivo Bene AG va ouvrir un établissement à Chiang Mai (Thaïlande) en février 2014, pour accueillir cinquante résidents atteints de la maladie d’Alzheimer et leurs partenaires, au milieu d’un parc de trente-six mille mètres carrés. « Nos résidents bénéficieront de soins vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans une ambiance suisse. L’établissement aura sa propre boulangerie », explique le porteur du projet Bernhard Rutz à Beat Kraushaar, de Schweiz am Sonntag. La raison de cet intérêt est d’abord économique : en Thaïlande, le coût de l’hébergement dans un établissement pour personnes âgées est de 5 800 francs suisses par mois (4 670 euros), moitié moins qu’en Suisse. « Notre offre attrayante s’adresse aux classes moyennes et supérieures », explique Bernhard Rutz. « Si le conjoint vient aussi, les frais s’élèvent à 7 300 francs suisses (5 878 euros). Ils peuvent ordinairement être couverts par la caisse de pension et l’AVS (assurance vieillesse et survivants). » « Je trouve qu’il y a quelque chose de pathétique dans le fait d’exporter ses malades », s’offusque Liliane Maury-Pasquier, conseillère d’État socialiste et membre de la commission de la santé publique. « Même si c’est moins cher, il s’agit d’une question de dignité. Ça m’étonne qu’on y ait pensé». Elle s’interroge également sur la problématique de la visite d’un proche.
www.20min.ch, 12 mai 2013. www.schweizamsonntag.ch/, 11 mai 2013 (article en allemand).