Evaluation des besoins et de la situation de la personne : quels outils ? (2)
Droit des personnes malades
Evaluer qui ? Evaluer quoi ? « Aujourd’hui, en gérontologie, on évalue surtout les « incapacités » des personnes aidées, accueillies », écrit Annie de Vivie, d’Agevillage. « Rapidement, la personne peut être réduite à son GIR (groupe iso-ressources), sa maladie. Comment évaluer l’autonomie fonctionnelle, le fait de rester un homme debout jusqu’au bout, en projets ? Comment la partager avec la personne elle-même, ses proches, les différents professionnels » ? Jean-Marie Le Guen, député PS de Paris, et Olivier Saint-Jean, chef du service de gériatrie à l’Hôpital européen Georges Pompidou, estiment, dans le cadre de la Fondation Jean Jaurès, que l’un des enjeux de la dépendance sera la mise en place des gérontechnologies et l’aménagement préventif des habitats. La grille AGGIR s’avère dépassée selon eux ; un autre outil d’évaluation doit être élaboré.
Un groupe de travail animé par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), et composé de représentants des assureurs (entreprises mutuelles d’assurance, institutions de prévoyance, Mutualité française, sociétés d’assurance), les services médico-sociaux de Conseils généraux, des administrations centrales et de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), a avancé douze propositions pour un « partenariat public-privé pour l’évaluation des situations de perte d’autonomie des personnes âgées », et recommandé un glossaire commun, mais sans indiquer quel recueil privilégier.
La grille AGGIR (autonomie gérontologie grille iso-ressources), utilisée pour le déclenchement de la prestation (aide personnalisée à l’autonomie, assurance) a ses faiblesses, notamment dans les situations complexes et dans le cas de maladies neurodégénératives. Pour mesurer la charge en soins, les équipes soignantes en EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes et demain en SSIAD (services de soins infirmiers à domicile) utilisent le modèle d’évaluation Pathos, développé par l’assurance maladie. Quant à eux, les assureurs utilisent des grilles évaluant les AVQ (activités de la vie quotidienne : se laver, s’habiller, se nourrir, aller aux toilettes, contrôler ses sphincters…) et les AIVQ (activités instrumentales de la vie quotidienne : utiliser le téléphone, faire les courses, préparer le repas, faire le ménage ou la lessive, utiliser les moyens de transport, prendre des médicaments, tenir un budget…) pour déclencher ou non la rente.
www.agevillagepro.com, 1er mars 2011. www.cinquieme-risque.fr, 3 et 8 mars 2011. www.capgeris.com, 23 février 2011. CNSA. Evaluation des situations de perte d’autonomie des personnes âgées. Des possibilités d’un partenariat public – privé pour l’évaluation des situations de perte d’autonomie des personnes âgées. Octobre 2010. www.cnsa.fr/IMG/pdf/Partenariat_public_prive_propositions.pdf.