Eux aussi : les malades célèbres
Société inclusive
« Ce qui n’est pas montré, souligné, crié, en un mot médiatisé, n’existe pas », écrit le neurologue Jean-Pierre Polydor, dans son livre Alzheimer, mode d’emploi destiné aux aidants. « Il y a peu, la démence d’Alzheimer n’excitait qu’un groupuscule de neurologues dont les congrès pouvaient se tenir dans la salle des fêtes d’un gros village. Miracle ! Dans les années 1980 apparaissent les premiers traitements. Et plus personne n’ignore le patronyme d’Alzheimer resté dans l’ombre pendant un siècle. Pourtant, la maladie n’a pas augmenté de fréquence… Faudrait-il penser que les industriels de la pharmacie ont permis la mise en lumière d’une maladie qu’on pouvait désormais faire entrer dans le monde de la consommation de médicaments ? ». Les médias, qui sensibilisent les médecins généralistes et le grand public, rendent les familles plus attentives pour suspecter la maladie, consulter le médecin qui peut évoquer le diagnostic, lequel sera ensuite confirmé (ou non par le neurologue. Les malades célèbres participent à cette sensibilisation du public. A l’écran : Peter Falk(inspecteur Columbo) ; Rita Hayworth, Annie Girardot, Charles Bronson, Sophie Daumier, James Doohan (Scotty de Star Trek), Charlton Heston, Dory (le poisson bleu du dessin animé Nemo). Chez les écrivains : Emile Michel Cioran, Iris Murdoch, Jean-Jacques Servan-Schreiber, Agatha Christie. Chez les boxeurs, Alphonse Halimi, Sugar Ray Robinson. Chez les politiques : Ronald Reagan, Harold Wilson. Le général chilien Eduardo Pinochet et le mercenaire français Bob Denard auraient utilisé le diagnostic de maladie d’Alzheimer pour échapper à la prison.
Alzheimer, mode d’emploi. Le livre des aidants. Polydor JP. Editions L’Esprit du temps, 2009. Annie, te souviens-tu. Bardon L et Blandinières S. Editions Michel Lafon.