Euthanasie : le débat au Sénat (5)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Pour la sociologue Ruth Horn, auteur d’une thèse comparative analysant le débat sur la fin de vie et l’euthanasie en France et en Allemagne, le débat français est caractérisé par son militantisme et la violence des échanges. En Allemagne, le débat est impensable : depuis la période nazie, il n’est pas question d’imaginer accorder au médecin le droit de hâter une mort, même à la demande du malade. Toute la discussion porte sur le respect de la volonté de ce dernier ». Selon les données de sa thèse, « moins les médecins intègrent le malade dans la prise de décision, plus les demandes d’euthanasie émergent, comme en France. Ces demandes seraient motivées par la peur qu’a l’individu de perdre son autonomie. Elles exprimeraient son désir de réaffirmer sa liberté. Et son ultime liberté tient dans la détermination de sa propre mort ». Selon Ruth Horn, le peu de cas que font les praticiens des directives anticipées, une possibilité dont ils peuvent « tenir compte », selon la loi Leonetti, illustre « la difficulté qu’ils ont à partager leurs décisions ».
Monique Durieux, psycho-gérontologue en établissement médico-social, souligne dans La Croix l’hostilité grandissante que le vieillissement extrême inspire à notre société, et l’analyse des cas de fin de vie en termes financiers font « craindre le pire sur les risques de dérives et de détournement de la loi. Les partisans d’une aide active à mourir manifestent un acharnement non pas thérapeutique mais à en finir au plus vite ».
La Croix, www.genethique.org, 13 janvier 2011. Le Monde, 25 janvier 2011. Horn R. Le débat sur l’euthanasie et les pratiques en fin de vie en France et en Allemagne. Une étude comparative. Thèse de doctorat EHESS (directeur Simone Bateman), 6 octobre 2009. http://cerses.shs.univ-paris5.fr/IMG/pdf/These_Ruth_Horn_TirageRectoVerso_1_.pdf.