Europe : priorités de recherche (2)
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« Un nouvel espoir contre la maladie » d’Alzheimer ou de Parkinson, titre le quotidien suisse 24 heures, saluant l’équipe de l’École fédérale polytechnique de Lausanne (EFPL), chef de file du programme de simulation numérique Human Brain Project, fédérant déjà plus de quatre vingts institutions de recherche européennes et internationales. Un pari doté d’un milliard d’euros sur dix ans par la Commission européenne, qui a choisi ce projet comme « flagship » (« vaisseau étendard » ou projet-phare) censé faire la différence avec les Etats-Unis et les autres places scientifiques à travers le monde. Quelles retombées scientifiques ? « Le lien est indirect. Si l’on veut comprendre le mécanisme de ces maladies, il faut comprendre le fonctionnement du cerveau», résume le neurobiologiste Pierre Magistretti, directeur de l’EFPL. «Nous ne garantissons pas de trouver un remède à Alzheimer ou à une autre maladie, insiste le père du projet, Henry Markram. Le Human Brain Project est un outil. Mais sans télescope, l’homme n’aurait pas trouvé les planètes.» « L’idée est de réunir une somme de données issues de l’imagerie cérébrale, de la génétique ou encore des examens cliniques dans un superordinateur pour identifier des groupes de malades et trouver les causes de leurs démences. Puis de les cibler avec des médicaments adaptés», explique Richard Frackowiak, chef du Département des neurosciences cliniques du CHU de Lausanne et responsable du volet médical du Human Brain Project. La simulation doit également permettre de tester de futurs traitements afin de détecter d’éventuels effets secondaires. « Projet futuriste et fédérateur, pour les uns ; utopique et réductionniste, selon les autres », écrit Florence Rosier, du Monde. « Le débat, à vrai dire, n’est pas neuf. De longue date il oppose les dualistes, qui postulent l’existence de la séparation de la matière et de l’esprit, aux matérialistes, pour qui l’esprit n’est que le produit des interactions neuronales. C’est surtout l’approche “réductionniste” qui aujourd’hui fait débat : peut-on réduire la complexité du cerveau à un emboîtement en poupées russes de principes moléculaires, physiologiques ou mathématiques ? »
http://actu.epfl.ch/news/le-human-brain-project-consacre-par-la-commission-/, http://presse-inserm.fr/le-human-brain-project-gagne-la-competition-du-plus-grand-fonds-scientifique-europeen/6375/, 28 janvier 2013. Le Monde, 24 et 30 janvier 2013. www.24heures.ch/vaud-regions/lausanne-region/contenu-2/human-brain-project/s.html, 29 janvier 2013.