Études pré-symptomatiques : sélectionner les personnes à risque (1)
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Pour les organisateurs du cinquième congrès international sur les essais cliniques dans la maladie d’Alzheimer, tenu à Monaco du 29 au 31 octobre, « l’enthousiasme lié aux essais cliniques de molécules pendant la phase pré-symptomatique se heurte à deux problèmes majeurs : tout d’abord, comment identifier les individus n’ayant pas de symptômes cognitifs mais qui développeront la maladie d’Alzheimer, et comment évaluer l’impact d’un médicament sur les changements subtils qui s’opèrent au tout début de la maladie ? » Dominic Holland et ses collègues, du département de neurosciences de l’Université de Californie à San Diego (Etats-Unis) ont examiné la vitesse du déclin cognitif chez les sujets âgés atteints de déficit cognitif léger et chez un groupe témoin sans troubles cognitifs. Les chercheurs confirment que les changements mesurés, tels que l’atrophie cérébrale visible à l’imagerie ou les troubles cognitifs mesurables par des tests neuropsychologiques sont suffisamment importants au stade du déficit cognitif léger pour la mise en place d’un essai clinique ayant pour objectif de détecter un effet positif significatif éventuel pour un médicament. À la condition toutefois que l’échantillon expérimental soit préalablement « enrichi » en patients chez qui cet effet pourrait être réellement mesuré à l’aide des biomarqueurs actuellement connus de la maladie d’Alzheimer : « il pourrait y avoir un intérêt certain à sélectionner, à l’aide des niveaux des protéines β-amyloïde et tau dans le liquide céphalo-rachidien ou d’un signe d’atrophie cérébrale visible à l’IRM, les personnes à risque de développer cette maladie ». Pour Dominic Holland, ces résultats montrent la nécessité d’étudier en profondeur la progression naturelle de la maladie d’Alzheimer afin de comprendre les changements au niveau des biomarqueurs précédant la démence : « si les gens à risque de développer la maladie sont à l’heure actuelle cliniquement normaux, leurs biomarqueurs montreront rapidement des changements. Il nous reste à déterminer quel sera le temps nécessaire pour observer suffisamment de changements pour mesurer une quelconque efficacité thérapeutique ».
Holland D et al. Enrichment, stratification and outcome measures for predementia Alzheimer’s disease clinical trial. J Nutr Health Aging 2012; 16(9): 808. www.ctad.fr, 30 octobre 2012.