Étude qualitative des effets de l’intervention bénévole sur l’isolement et la perte d’autonomie des personnes âgées, du CREDOC (2)

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Date de rédaction :
15 octobre 2013

Quatre grandes fonctions bénévoles ont pu être identifiées, témoignant d’un impact plus ou moins fort de la relation sur le plan affectif, mais aussi sur le plan de l’importance et de l’utilité de la relation pour la personne âgée : simple visiteur de “courtoisie” dans certains cas, le bénévole peut également avoir une fonction d’aide, de services et de conseil. Mais il peut également inscrire son action à un niveau plus affectif, en ayant un rôle divertissant et récréatif qui apporte un peu de joie et de gaieté à la personne âgée. Il peut même représenter, dans le cadre de relations d’empathie mutuelle, un véritable réconfort et une présence amicale pour la personne âgée isolée. Ces fonctions peuvent s’additionner ou se succéder au gré de situations et des relations qui se nouent progressivement. Mais c’est lorsqu’elles s’inscrivent dans une relation de réciprocité, de don/contre-don, qu’il est possible d’identifier un impact réel sur la situation d’isolement des personnes âgées : se sentant exister, comprises, et faisant l’objet de bienveillance, elles vont alors faire davantage « confiance » à leur bénévole, qui va devenir quelqu’un qui compte, quelqu’un sur qui elle peut désormais compter au-delà du cadre habituel et formel d’intervention. Cette capacité à « sortir du cadre » dépend bien entendu de la volonté et de la disponibilité du bénévole de « donner » et de s’investir davantage, mais elle dépend également des possibilités qui lui sont offertes d’activer des relais et solutions via la structure associative dont il dépend. C’est dans ces conditions que pourront se tisser des liens de confiance mutuelle qui ouvrent potentiellement la voie à une fonction privilégiée d’écoute et recueil des besoins et attentes débouchant sur un rôle de vigie et de lanceur d’alertes. La place particulière du bénévole n’est ni celle du professionnel, qui accomplit des actes techniques, ni celle d’un membre de la famille dont la présence est profondément ancrée dans la mémoire et l’univers affectif des personnes âgées. Elle se situe dans une forme d’altérité qui permet de combler un vide potentiel sur le plan affectif, dans la mesure où le bénévole s’engage dans une relation interpersonnelle investie de part et d’autre.  Cet engagement est libre par nature, car il repose sur la volonté de chacun et dépend du sens que chaque bénévole souhaite donner à cette démarche.

Cette étude a été cofinancée par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), le Fondation pour le lien social de la Croix-Rouge française, sous l’égide de l’Institut de France, et la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV). La Fondation Médéric Alzheimer a fait partie du comité scientifique du projet.

Galdemar V et Gilles L. Étude qualitative des effets de l’intervention bénévole sur l’isolement et la perte d’autonomie des personnes âgées. Rapport transversal. CREDOC. Octobre 2013.

www.credoc.fr/pdf/Sou/EtudeCREDOC-CombattreLaSolitude_RapportTransversal.pdf (texte intégral).