Être aidant et travailler sans être discriminé (2)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
16 avril 2013

En l’absence de dispositif juridique dédié et suffisant pour prendre en charge ce phénomène social, les entreprises ont des pratiques différentes à destination de leurs salariés aidants. Six pratiques ont été identifiées : 1/ les discriminations entre salariés aidants et non-aidants : l’enquête révèle que les grosses structures d’entreprises ignorent le plus souvent la situation de leurs salariés aidants. Cela aboutit en pratique à leur discrimination involontaire par rapport aux autres salariés dans leur progression de carrière. « Je voulais devenir responsable. Mais dans cette fonction, il faut être disponible… Être un bon manager implique de partir en formation, de se déplacer souvent et je ne pouvais pas. », explique un salarié aidant le fils d’une amie en situation de handicap depuis son enfance. 2/ l’apparente neutralité des entreprises : certaines entreprises posent clairement une frontière stricte entre vie professionnelle et vie privée. Les salariés aidants en viennent à changer leur contrat de travail pour un temps partiel ou bien, afin d’éviter une perte de salaire, prennent sur leurs temps de récupération pour jouer leurs rôles d’aidants, au risque de s’épuiser. « Nous avons beaucoup de RTT (journées de réduction du temps de travail). Je ne prends pas mes vacances en même temps que les autres. J’y passe mes vacances… », témoigne une salariée aidant sa mère en situation de dépendance à domicile. 3/l’engagement limité : d’autres entreprises s’adaptent à la situation personnelle de leurs salariés aidants mais pour une durée limitée. Présentée sous la forme d’arrangements informels (aménagement du temps de travail, travail à domicile…), cette pratique a l’avantage pour ces salariés de poursuivre leur travail et de maintenir leur niveau de rémunération. 4/ le légalisme : il consiste à appliquer strictement les dispositions du Code du travail favorable aux aidants (congé de soutien familial, congé de présence parentale, aménagements d’horaire…). 5/la mise à contribution des salariés : il s’agit de redistribuer le temps entre salariés aidants et non-aidants, en prélevant une partie des congés des premiers, sur la base du volontariat. 6/ le transfert de ressources de l’entreprise au profit des aidants : par rapport à la précédente pratique, celle-ci implique également un effort financier de la part de l’employeur.