Etablissements d'hébergement : l'évolution de l'offre (1)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 octobre 2009

Pour le consultant Jacques Désigaux, l’arrivée des groupes financiers dans le secteur de l’action sociale représente une révolution économique, en termes de clientèle, de ressources humaines, de patrimoine. En terme de clientèle, le secteur non lucratif ne s’intéressait qu’à la marge à la clientèle aisée. L’arrivée du secteur commercial sur le marché des maisons de retraite pratiquant des prix standard et sur le marché de l’aide à domicile représente une nouvelle concurrence. En termes de clientèle, l’usager n’est que partiellement financeur, l’aide publique intervenant dans les prix, par ailleurs contrôlés. Des gisements de profit marginaux mais non négligeables existent sur des « produits dérivés » : l’intervention du coiffeur, la mise à disposition de produits d’hygiène, le « supplément » pour tel ou tel avantage. En termes de ressources humaines, la masse salariale représente entre 70% et 80% des dépenses de fonctionnement des établissements. Le marché du travail se présente aujourd’hui avec un important volant de chômeurs bénéficiant de formations et prêts à accepter des situations plus précaires et moins rémunérées. Pour Jacques Désigaux, le secteur non lucratif est handicapé par les problèmes d’épuisement professionnel, qui ont un coût, et la rémunération tenant compte davantage de l’ancienneté que de la performance professionnelle. Concernant la gestion du patrimoine, le coût des locaux est un élément de la rentabilité économique, et le type d’architecture peut jouer un rôle important. Entretien de l’existant ou modernisation : la pression concurrentielle pourrait obliger les pouvoirs publics et les associations à revoir leurs arbitrages en termes de patrimoine hôtelier. Enfin, les risques d’abus sont souvent l’argument utilisé par le secteur non lucratif pour combattre l’intrusion du profit. Les risques d’économies abusives sur les dépenses pour augmenter les marges au détriment de l’usager sont réels, selon Jacques Désigaux, et le risque d’économies conduisant aux confins de la maltraitance suppose une vigilance des directions départementales de l’action sanitaire et sociale.

Direction(s), octobre 2009.