Est-on libre en maison de retraite ? (9)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
15 février 2013

Dominique Désirant, médecin coordonnateur de l’EHPAD Sarrail de Châlons-en-Champagne (Marne), déclare : « Il n’y a ni portillon, ni code d’accès. Nous sommes un établissement libre. C’est notre objectif ». Il ajoute que des services fermés « pour protéger la personne » sont disponibles dans d’autres établissements du département pour « des gens qui ne sont plus capables de se gérer ». Les résidents ont-ils accepté leur entrée dans son établissement en toute conscience ? « Il y a des gens qui rentrent et qui ont vraiment des troubles au niveau de la conscience, du comportement. Donc on ne peut pas dire qu’ils sont essentiellement consentants. C’est la famille qui se substitue aussi à eux ».

A Leuven, en Flandre belge, l’établissement d’hébergement pour personnes âgées atteintes de troubles cognitifs De Wingerd (cent neuf places) a décidé de créer « un environnement normal, où les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer peuvent vivre en toute liberté » : « nos pensionnaires peuvent se promener dans le quartier. Mais ils ont un périmètre limité pour ne pas se perdre ou être en danger. Autour du poignet, ils ont un bracelet électronique. S’ils s’éloignent trop, le centre est prévenu et des membres de l’équipe peuvent aller les chercher ». Les voisins ont d’abord réagi négativement puis un vrai dialogue s’est établi, au moyen de réunions d’information où les professionnels leur ont fait comprendre le monde d’une personne malade en les mettant face à des situations auxquelles ils pourraient être confrontés. Le résultat ? « Les patients sont plus calmes, par conséquent leurs soins sont plus légers », explique le directeur de l’établissement. L’initiative, inspirée des Pays-Bas, est soutenue par le gouvernement belge et la région flamande.

La Croix, 25 février 2013. www.lunionpresse.fr, 2 mars 2013.