Essais de prévention : taux d’abandon dans les essais cliniques

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 juin 2010

La sortie d’essai (participant dropout) compromet les effets cliniques en réduisant la puissance statistique et en introduisant des biais de représentativité de l’échantillon. Ronald Petersen, professeur à l’Ecole de médecine de la Mayo Clinic de Rochester (Minnesota, Etats-Unis), et ancien médecin du président Ronald Reagan lorsqu’il était atteint de la maladie d’Alzheimer, montre, sur une étude de prévention secondaire (prévention de l’aggravation de la maladie) portant sur sept cent soixante-neuf personnes atteintes de démence, que 30% des participants quittent prématurément l’essai. Le risque d’abandon est plus élevé chez les personnes malades issues des minorités ethniques (risque multiplié par 2.1), chez celles ayant un niveau d’éducation inférieur à l’Université (risque multiplié par 1.6), une dépression (risque multiplié par 1.3), chez les hommes non mariés (risque multiplié par 2.1 par rapport aux hommes mariés) et les participants recrutés par des sociétés commerciales réalisant des essais cliniques (risque multiplié par 2.2 par rapport aux participants recrutés par des centres de recherche sur la maladie d’Alzheimer financés par l’Institut national du vieillissement (National Institute on Aging). Les centres académiques, qui pratiquent une « rétention ciblée » des participants aux essais cliniques, s’estiment plus performants que les sociétés privées pour améliorer la puissance statistique et la validité des futurs essais cliniques chez les personnes âgées présentant des déficits cognitifs. 

Alzh Dis Assoc Disorders. Edland SD et al. NIA-funded Alzheimer centers are more efficient than commercial clinical recruitment sites for conducting secondary prevention trials of dementia. Avril-juin 2010