Essais cliniques au stade très précoce : quels arguments ?

Recherche

Date de rédaction :
03 mars 2017

Michel Clanet remettra bientôt les conclusions du plan Maladies neuro-dégénératives à Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la santé, avec une partie dédiée au diagnostic précoce à des fins de recherche. « Aujourd’hui, les échecs de certains essais s’expliquent par des diagnostics tardifs, avec une maladie à un stage léger ou modéré. L’état du cerveau est tel, que même si on stoppait la maladie, la résilience ou la guérison seraient difficiles, car le cerveau est déjà touché », analyse Philippe Amouyel. Cette maladie, qui touche neuf cent mille personnes en France, peut s’exprimer quinze à vingt ans avant l’apparition des symptômes. Intégrer une personne dans des essais cliniques alors qu’elle ne développe pas (encore) la maladie soulève toutefois des problèmes d’éthique. Ainsi, Hervé Chneiweiss, président du comité d’éthique de l’INSERM, expliquait en septembre 2016 dans le numéro 4 des Cahiers de l’espace éthique : « Les risques sont moins acceptables dans le contexte d’une maladie potentielle que dans celui d’une maladie avérée. » Les autorités accepteront-elles de nouveaux types d’essais cliniques ? « Nous avons besoin de marqueurs d’évolutivité du processus biologique dans le but de rendre les essais rationnels”. En clair, avoir des éléments permettant d’identifier plus sûrement les prémices de la maladie, avant qu’elle soit irréversible, traduit Jean-Yves Paillé, de La Tribune.