Ergothérapeutes : interventions à domicile

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 février 2010

Dans le cadre de la mesure 6 du plan Alzheimer (renforcement du soutien à domicile en favorisant l’intervention de personnels spécialisés), quarante équipes spécialisées rattachées à un service de soins infirmier à domicile (SSIAD) composées d’un ergothérapeute ou d’un psychomotricien et d’assistantes de soins en gérontologie ont été choisies par appel d’offre. Ces équipes interviennent sur présentation médicale dès le diagnostic posé, et proposent une douzaine de séances de réhabilitation à domicile. A ce jour, trente équipes interviennent déjà à domicile auprès des malades et des aidants. Ces équipes vont être généralisées en 2010 et seront cinq cents d’ici la fin du plan. Le comité de suivi du plan cite en référence l’équipe d’Aspanord à Montgermont (Ille-et-Vilaine), coordonné par Laëtitia Migliore, et présente l’intervention d’une ergothérapeute : « mon intervention se déroule en deux temps. Je réalise dans un premier temps un bilan global, qui permet, à partir des renseignements personnels du malade, de déterminer l’influence de l’environnement humain et matériel sur ses capacités à réaliser les actes de la vie quotidienne. Par exemple, au niveau de l’analyse de l’environnement, je relève si le patient a une multitude de passages de professionnels. Si c’est le cas, je réalise un trombinoscope pour faciliter la reconnaissance des professionnels par le patient. Pour le logement lui-même, quelques adaptations simples ou outils de reconnaissance permettent au patient de retrouver les choses dont il a besoin. Dans un deuxième temps, j’assure également l’accompagnement et un soutien auprès de l’aidant. Je l’informe des conséquences de la maladie sur le quotidien, je lui apporte des conseils afin de maintenir les performances du malade dans le cadre des activités de la vie quotidienne. Je l’aide dans la compréhension et la gestion des troubles du comportement. Je collabore également avec l’aide soignante qui va suivre la formation complémentaire d’assistante de soins en gérontologie afin qu’elle puisse réaliser avec le malade des activités de réhabilitation : le malade va ainsi pouvoir utiliser ses capacités restantes pour entretenir ou refaire des activités de la vie quotidienne et il va revaloriser son estime personnelle. Par exemple, Mme R., soixante-dix-huit ans, vit avec son grand fils. Son grand plaisir est de lui faire à manger. Depuis quelques temps, sa maladie l’empêche de faire la cuisine, ce qui la rend triste et parfois agressive, et tend ses relations avec son fils. Après une évaluation, nous avons réaménagé la cuisine pour en simplifier l’utilisation, fait des ateliers cuisine avec Mme R., et expliqué à son fils la maladie, ce qui lui a fait prendre conscience de sa nécessaire implication. Mme R. a pu de nouveau retrouver son grand bonheur de faire la cuisine à son fils ».

Présidence de la République. Réunion sur le plan Alzheimer 2008-2012. www.elysee.fr, 1 février 2010.