Épuisement
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« On ne se tire pas seul, par un magique héroïsme, des sables mouvants de la fatigue », écrit Éric Fiat, professeur de philosophie à l’Université Paris-Est-Marne-la-Vallée. « Et quand on se sent sombrer on a grand besoin d’une main secourable : thème essentiel de “l’aide aux aidants”. Les uns fatigués d’être malades, les autres fatigués d’accompagner : souhaitons-leur d’être accompagnés par des soignants vigilants pouvant expliquer aux uns ce que vivent les autres, aux autres ce que souffrent les uns. Et puisse cette vigilance aider à retisser les liens, là où la maladie neurodégénérative a déchiré les mailles… » Pour Elodie Bécu, de L’Est républicain, « la maladie d’Alzheimer ressemble un peu à une double peine. Pour les malades, dont elle emporte les souvenirs et la capacité à vivre avec les autres. Et pour leurs proches qui s’épuisent dans l’accompagnement quotidien de leur conjoint ou de leur parent. La Fondation Médéric Alzheimer avait mis des chiffres sur ce chemin de croix pour le plan Alzheimer 2008-2012 : plus de la moitié des conjoints de personnes malades développent une dépression. Un tiers des aidants consacre entre quatre et douze heures par jour à l’aide. Jusqu’à s’oublier soi-même. «
Fiat E. Fatigue et chronicité. Le Journal de l’Espace éthique. Hors-série 2015 ; 22. Septembre 2015. L’Est républicain, Le Républicain lorrain, Le Bien public, Le Progrès, Dernières nouvelles d’Alsace, Vosges-Matin, l’Alsace, 21 septembre 2015.