Environnement hospitalier et personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer

Société inclusive

Date de rédaction :
29 mai 2014

Confrontée à une poussée de fièvre chez son mari atteint de la maladie d’Alzheimer, Colette Roumanoff l’a emmené à l’hôpital. Elle demande à une infirmière : « Qu’est-ce que l’on fait ici de spécial aux patients Alzheimer ? » Réponse : « On les attache. » Elle passe la nuit sans dormir car Daniel veut sans arrêt arracher sa perfusion, aller aux toilettes et rentrer à la maison. Elle écrit sur son blog : « La plupart des gens, voyant un patient atteint de la maladie d’Alzheimer incapable de se servir d’une sonnette pour appeler l’infirmière, en déduisent qu’il ne comprend rien à rien et qu’il ne sent rien, qu’on peut donc le traiter comme un objet, qu’il ne fera pas la différence, que de toute façon, il ne se rappellera rien. Ce dont ces patients ont besoin, c’est d’un immense respect de leur personne. Une politesse convenue ne peut répondre à leur besoin qui d’ordre humain et affectif. » Colette Roumanoff s’insurge : « en un peu plus de quarante-huit heures, un patient Alzheimer qui sortait tout seul faire les courses dans le voisinage, qui pouvait aller chez le coiffeur ou le kiné, qui passait des heures par semaine à dicter des traductions de l’anglais en français, qui jouait au tennis et au golf, a été transformé en zombie. En arrivant à la maison, je m’aperçois qu’il a perdu le contrôle de ses sphincters et qu’il ne s’en aperçoit pas. Il ne réagit quasiment à rien. Cet état dure plusieurs jours avant que des soins intelligents permettent à Daniel de se détendre, de dormir profondément pendant plus de trente-six heures et de recouvrer très lentement un peu de ses esprits perdus. L’équilibre de vie que Daniel avait réussi à trouver dans un environnement sécurisé a été détruit d’un coup. »