Entrée en établissement : quel impact clinique sur la santé des aidants ? (1)

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 décembre 2010

Le fardeau des aidants persiste-t-il après l’entrée en établissement d’une personne atteinte de démence ? Il existe peu de travaux sur la signification clinique de cette situation de transition vécue par les aidants familiaux : les mesures actuelles du stress ou du bien être des aidants sont insuffisantes pour établir des scores seuils (cut-off points) signifiant la présence de symptômes pertinents au plan clinique. Une étude américaine multicentrique, menée auprès de mille six cents aidants familiaux par Joseph Gaugler, de l’Ecole infirmière de l’Université du Minnesota à Minneapolis, Mary Mittelman, du service de psychiatrie de l’Université de New York (NYU), Ken Hepburn, de l’Ecole infirmière de l’Université Emory d’Atlanta et Robert Newcomer, du département de science sociale et comportementale de l’université de Californie à San Francisco, permet de préciser ces seuils. La dépression des aidants est jugée cliniquement significative pour un score supérieur à 6 sur la Geriatric Depression Scale, et le fardeau des aidants jugé cliniquement significatif pour au-dessus d’un seuil de 13.50 sur l’échelle de Zarit (allant de 0.00 à 28.00). Le fardeau et la dépression de l’aidant sont considérés comme persistants si leur score se maintient au-dessus du seuil après l’institutionnalisation de la personne malade. Le fardeau cliniquement significatif des aidants, initialement de 52.9%, passe à 16.7% un an après l’entrée en établissement de la personne aidée. La réduction des symptômes dépressifs, bien que statistiquement significative, est moins marquée (de 36.2% à 27.2%).

Gaugler JE et al. Clinically significant changes in burden and depression among dementia caregivers following nursing home admission. BMC Medicine 2010 ; 8(1) : 85 www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21167022.